The Day-Dream
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Une première version du poème de Tennyson, réécriture poétique du conte de fées, portait en 1830 le nom de « The Sleeping Beauty ». Il a ensuite été remanié sous le titre « The Day-Dream » en 1842, pour trouver sa forme définitive en 1848. L’édition Moxon de 1857 de ses Poems constitue un moment important de l’histoire de l’illustration anglaise, marquant les débuts de ce qui a été considéré comme l’« âge d’or » de la gravure sur bois anglaise du xixe siècle. Elle comprend de nombreuses gravures d’après des dessins de peintres alors reconnus, comme les préraphaélites William Holman Hunt, Dante Gabriel Rossetti et John Everett Millais.
C’est ce dernier qui dessine deux vignettes pour le poème « The Day-Dream », l’une représentant l’arrivée du prince surprenant un baiser arrêté par le temps dans le château endormi, l’autre représentant le réveil du roi entouré de ses conseillers, étonné de voir sa barbe aussi longue. L’ensemble est traité dans une veine sinon comique, du moins légère et amusée, qui contraste avec l’atmosphère certes sentimentale mais assez solennelle dégagée par le poème de Tennyson. Il est remarquable que Millais ne se soit pas attaché à la représentation, la plupart du temps jugée centrale, de la belle endormie ou de la traversée de la forêt de ronces par le prince : Millais a certainement ainsi voulu se détacher de l’impératif d’une illustration d’un moment important du récit traditionnel, pour concentrer ses efforts sur des détails pouvant paraître anecdotiques, mais auxquels le poète consacre à chaque fois presque une strophe entière.
Les deux dessins sont interprétés respectivement par les graveurs William James Linton (l’un des plus grands graveurs de son époque) et Charles Thurston Thompson, avec un tracé clair et léger et une précision dans le détail des hachures permise par la technique de gravure au burin sur bois de bout.