The Briar Rose
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Vers la fin de sa vie, Walter Crane réalise un cabinet décoré et peint à la tempera, qui fut exposé à la première exposition de la Société des peintres à la tempera (Society of Painters in Tempera) en 1905. Il est constitué de cinq panneaux peints, deux à l’extérieur, et trois à l’intérieur qui ne sont visibles qu’à l’ouverture du cabinet.
L’artiste exploite au mieux la forme du triptyque refermable pour lui attacher du sens à la lumière du conte The Briar Rose, tiré de Grimm. Les deux panneaux extérieurs forment une seule et même scène, à savoir une barrière d’églantiers, derrière laquelle se profile une forêt très sombre, ainsi que, à l’arrière-plan, les tours du château de la belle endormie.
Le spectateur occupe donc la place théorique du prince qui, voulant accéder au château, est invité à traverser la muraille végétale, et pour cela à ouvrir le cabinet. À l’intérieur du cabinet, on trouve trois scènes résumant le récit autour de l’arrivée du prince au château : à gauche, un couloir endormi, au centre, la découverte de la belle endormie, à droite, le réveil des dames de compagnie.
L’ensemble est parsemé de symboles (svastika, lion et rose, paon, sablier…) faisant de cette succession d’images une séquence allégorique, où l’artiste actualise le conte bien connu en en faisant une allégorie de la renaissance et de la libération des arts et de la beauté. L’utilisation de la technique de la tempera signale l’intérêt de Walter Crane pour une technique difficile à maîtriser, et qui dut l’intéresser du fait de son antiquité entrant en résonance avec la matière archaïque des contes, ici interprétée dans un vocabulaire visuel évoquant le Moyen-Âge.